… nombre d’entre-vous verront dans cette vue de cockpit une photo, ma foi, plutôt sympa. Et pourtant ! Elle est bel est bien le témoin d’un échec personnel, douloureux qui plus est.
Je couvre le défilé du 14 juillet depuis l’année 2008, 15 ans cette année, donc. Et pour fêter cela… j’apprends le 12 juillet à 17 heures et quelques qu’à cause d’un bug de son logiciel, je n’ai pas été accréditée par le service de presse de l’Élysée, je ne pourrai donc pas accéder à la plus belle avenue le jour J et immortaliser les visages fiers et émus de celles et ceux qui auront l’honneur de défiler.
Informée du bug de son prestataire et de ma demande réalisée dans les règles et dans les délais, mon interlocutrice du service de presse présidentiel a été très professionnelle: elle m’explique qu’avec plus de 800 journalistes à gérer le jour J, une simple photographe indépendante était le cadet de ses soucis, c’est une manip présidentielle #QuandMême. Dont acte.
J’ai accusé le coup: que faire ? désobéir et venir quand même ? Je n’ai plus l’âge de me battre, je vais là où je suis la bienvenue, et c’est bien ainsi. Et puis Stephan me rappelle que l’essentiel, c’est ce qui fait du sens pour moi. Que les visages de ces petits gars et filles du défilé, je les avais déjà largement photographiés aux différentes répétitions… et que je pouvais donc m’autoriser à découvrir le concept de grasse-matinée le matin du 14 juillet « tu verras, ça va te changer ! »
Comment me suis-je retrouvée dans un hélico à survoler Paris à hauteur de la tour Eiffel dans ces conditions ? Tout simplement puisque les Forces Aériennes de la Gendarmerie nationale fêtaient leurs 70 ans cette année, et quand Nadia apprend mon projet de pantouflage forcé le matin de la fête nationale, elle me propose de rejoindre la base aérienne de Villacoublay à midi pour prendre place dans l’EC145 Gendarmerie qui viendra se poser sur l’esplanade des Invalides pour l’opération de relation publique de l’après midi.
Proposition que j’accepte, évidemment: pour poser aux Invalides, l’hélicoptère sera obligé de suivre la Seine à basse altitude me permettant ainsi, peut-être, de claquer une belle photo de l’aéronef avec la tour Eiffel dans le cadre. Une opportunité de faire exactement cette photo donc (au Canon R5 en plus: avec 40MPix en natif je peux en faire une tapisserie!).
Photo que je n’aurai jamais pu réaliser si j’avais été sur les Champs-Élysées pour le défilé, question de délai et de temps de transport. Alors parfois, les échecs permettent de belles choses, même si il y aura toujours des gens pour penser que « j’ai de la chance » : j’ai surtout la chance de savoir m’adapter, y compris à ces choses qui ne me plaisent pas -du tout- !
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