Pour ce vol d’entraînement de nuit avec l’hélicoptère EC225 de la Flottille 32F, le pilote m’avait proposé de retourner survoler le phare de Barfleur. J’accepte, bien sûr, et lui propose d’y passer en début de séance.
De cette façon, je pouvais bénéficier de « l’heure bleue » pour inscrire le phare (et le sémaphore, juste à coté) dans leur paysage de côtes normandes, en utilisant à la fois les nuances de bleu de la mer, et celles du ciel, et en ayant assez de lumière pour identifier les instruments du cockpit au premier plan !
Une fois cette question de timing réglée, il ne me restait qu’à choisir précisément ma zone de netteté en faisant ma mise au point sur le tableau de bord: à F/2,8 le moindre décallage ne pardonne pas !
EXIF | Appareil: Canon EOS 5D Mark III | Date: 07/06/2016 | ISO: 6400 | Vitesse: 1/8s | Copyright: Sandra Chenu Godefroy - Photographe d'action |
Les commandos/forces spéciales et autres grands gaillards musclés aux gros fusils dont l’identité est protégée par décret ont toujours un problème avec le port de la cagoule: l’hiver ça gratte, l’été ça tient chaud, le reste du temps, ça gène.
Autant dire que même quand ils sont volontaires pour accueillir un photographe parce que ça change du train-train quotidien et qu’ils pourront organiser des exercices un peu originaux, y a toujours ce point d’achoppement du « tu floutes les photos après, hein? ».
Et donc, avec un grand sourire, je réponds « moi je préférerai que tu mettes ta cagoule ». Bon, je vous cache pas que ça marche pas à tous les coups, mais il faut dire ce qui est, une photo floutée, c’est moche. Mais parfois il faut savoir lâcher du lest: en cette fin de séance d’entraînement, les opérateurs du RAID veulent tirer quelques cartouches pour se détendre, et la plupart ont déjà retiré leurs cagoules…
J’étais bien contente des photos réalisées jusque-là, alors je jette mon dévolu sur leur matériel d’intervention positionné le long du mur du stand de tir, plus de problème d’anonymat !
Le Fort de Domont avait organisé un brûlage sous ventilé dans une salle que je n’avais jamais pratiquée jusqu’alors, et je vois à la tête des formateurs qu’ils ne sont pas fous de joie à l’idée de me laisser monter avec eux sans ARI (j’y reviendrai plus tard, mais quand on est comme moi, « photographe vieille école » qui regarde dans son viseur, le masque oblique de l’ARI, c’est juste galère). Nous trouvons un compromis: je les accompagne lors de la montée en puissance et le formateur resté en retrait me dira quand sortir.
Après la phase « on y voit rien, y a trop de fumée » subitement, le feu dévore les fumées noires qui opacifiaient la pièce. C’est mauvais signe pour un pompier, mais pour moi c’est idéal: dans le couloir qui mène au feu un formateur montre aux stagiaires le plafond de gaz de pyrolise qui s’abaisse tandis qu’au premier plan, le binôme de pompiers présent par sécurité est éclairé par le second formateur en retrait. Je cliche au 14mm en en mise au point manuelle.
EXIF | Appareil: Canon EOS 5D Mark III | Date: 03/07/2016 | ISO: 6400 | Vitesse: 1/30s | Copyright: Sandra Chenu Godefroy - Photographe d'action |
Ces derniers mois ont été assez intenses, ce qui s’est traduit par un peu de retard dans le traitement de mes reportages récents, et notamment sur le blog. C’est particulièrement le cas pour celui-ci, sur les derniers jours de l’alerte SAR tenue à Cherbourg par l’hélicoptère et les personnels de la Flottille 32F. Il a déjà fait l’objet d’une courte vidéo présentant l’activité pendant mes 3 semaines au détachement.
Pourquoi revenir sur ce reportage qui a déjà plus d’un mois ? Pour parler d’une particularité de l’EC-225, hélicoptère civil, que je n’avais jusqu’alors pas encore rencontrée: les HEELs (pour Helicopter Emergency Egress Lighting System) de fines barres lumineuses autour des hublots s’illuminant pour indiquer les issues de secours.
D’une très belle luminosité turquoise, j’ai découvert l’intérêt de cet éclairage nocturne grâce à Thierry et Jacques… et j’ai harcelé ensuite tous les équipages qui les ont relevés pour avoir le droit aux HEELs ! Dans le cockpit de nuit, ils offraient un éclairage à contrejour sur les pilotes et le tableau de bord; ils baignaient le cargo et ses occupants d’une douce lumière bleutée; et, vus de l’extérieur, ils m’ont permis de redessiner les formes intérieures de l’hélicoptère.
Le 14 juillet sur les Champs Elysées c’est quitte ou double, et en cette édition 2010, c’est double ! Juste ce qu’il faut de soleil pour la mise en place, et des trombes d’eau s’abattent sur les unités dès le début du défilé !
Beaucoup de journalistes se replient dans les cafés, même le public bat en retraite. Moi j’avais une housse anti-pluie pour mon boitier et le manque de lumière me permettra de faire des images originales, alors je reste jusqu’au bout, et je rentrerai trempée jusqu’à l’os !
Bienvenue sur le blog Reporter-photographe: derrière les images.
Ici vous trouverez des photos commentées et leurs réglages, mes derniers reportages et des anecdotes, mais aussi, des making-of, des astuces et des conseils !
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