Reporter-Photographe

Derrière les images

En reportage au pôle Nord

En reportage au pôle Nord

Je suis sur l’aéroport de Svalbard: c’est le retour de la combinaison étanche Casimir, en option grand froid ce coup-ci. Je l’avais enfilée tandis que le mécano m’annonçait qu’aux températures actuelles de l’océan, mon temps de survie sans combinaison dans l’eau était de 7 secondes. Je ne négocierai donc pas pour m’y soustraire.

L’exercice en Super Puma vient de se terminer et Raphaël me prend en photo avec Tigrou, battus par le blizzard, pour se dire que quand même « on l’a fait ». Il fait tellement froid qu’on ne s’éternisera pas plus que le temps de faire ces 2 photos souvenir.

Photo: Raphaël SHEFFIELD Tous droits réservés

Sentinelles.paris un projet au long terme

Sentinelles.paris un projet au long terme

Voici plusieurs mois que je porte un projet photo personnel qui se rapproche plus de la photo documentaire que mon travail habituel. En rentrant d’un premier reportage à des fins d’illustration en février dernier auprès de militaires en patrouille Sentinelle sous la tour Eiffel, j’avais discuté avec ma stagiaire de ces militaires dans le quotidien des parisiens, et du peu de choses au final que nous savions sur eux et sur cette opération. Le temps de concevoir un projet qui soit cohérent et ait du sens, le temps d’obtenir la confiance du Gouverneur Militaire de Paris pour pouvoir organiser les reportages et le projet Sentinelles.paris voyait le jour quelques mois plus tard.

Le moins que je puisse dire c’est qu’il m’a plutôt occupée ces derniers temps; organiser en plus de mes reportages habituels et de mon travail de photographe professionnel (les trucs chiants: organisation, editing, post-traitement, facturation) des sessions auprès d’unités déployées à Paris dans le cadre de l’Opération Sentinelle, en m’adaptant à leurs contraintes de travail (et tout particulièrement des plages horaires de travail qui feraient frémir n’importe quelle personne normalement constituée) n’est pas de tout repos.
Mais maintenant que j’arrive sur la fin, et que le projet commence à « prendre de la gueule » je ne regrette vraiment pas ces heures passées (même de trop bonne heure le matin !) pour arriver à décrire ce qu’est « Sentinelle » pour un grand public qui ne fait que croiser quelques militaires, de temps en temps, au détour d’étapes dans leur quotidien.

Voici quelques images pour vous en donner un aperçu…

Si ce projet vous intéresse, et en attendant la publication d’un livre et la diffusion d’une exposition photo je vous invite à consulter le carnet de reportage en ligne à l’adresse Sentinelles.paris et à suivre
/// La page Facebook Sentinelles.paris
/// Le compte Instagram Sentinelles.paris

CRS veillant de nuit [Ref:1015-19-0095]

CRS veillant de nuit [Ref:1015-19-0095]

J’avais longtemps hésité après les attentats qui ont frappé Paris en novembre dernier. Faire des photos, ou pas? Étrangement, c’est avec mes élèves que j’en ai le plus parlé, en attirant notamment leur attention sur le fait que la photo n’est pas la réalité, mais que prendre des photos ne rend pas les choses ni plus ni moins réelles.
Qu’il fallait faire attention à ne pas tomber dans le voyeurisme morbide, qu’étant photographes et pas paparazzis, nos photos devaient avoir un sens, un propos… que certes, elles pouvaient nous aider à accepter ce qui s’était produit, mais qu’elles n’étaient pas une psychothérapie.

Je ne fais pas de « news » cette photo d’actualité brûlante qui est l’apanage des photographes d’agence, et qui voit se presser sur toutes les actus des foules de photojournalistes indépendants peinant pour gagner leur bien maigre pitance. Mais j’avais tout de même envie de témoigner de cette situation insolite : des CRS dans la rue qui recevaient des mots gentils du public. Cette atmosphère de recueillement était certes pesante, mais il régnait une sorte de bienveillance entre les gens. C’est peut être la seule fois où des CRS ont accepté de se laisser photographier sans même que je n’ai eu à présenter le pourquoi du comment, où aucune personne du public n’est venue me faire le reproche du « et mon droit à l’image, je vous interdis de… ».
J’ai passé quelques heures sur place, et dans tout ce temps, j’ai fait quelques photos, avec un compact, et pas mon reflex (par pudeur? peut-être). En rentrant, je les ai glissées dans un dossier en me disant qu’elles trouveraient peut être un sens, mais plus tard…

EXIF | Appareil: DSC-RX100M3 | Date: 30/11/2015 | Focale: 25.7mm | ISO: 1600 | Ouverture: ƒ/2.8 | Vitesse: 1/20s | Copyright: Sandra Chenu Godefroy - Photographe d'action |

En reportage au fort de Domont

En reportage au fort de Domont

Des photos au travail dans les flammes à proprement parler, il n’y en a pas. Puisque que les quelques inconscients qui comme moi emmènent du matériel photo dans ces endroits là préfèrent prendre les vrais pompiers, et que je n’ai pas le temps de prendre la pose quand je risque mon appareil photo…
Mais cette photo d’un « après les flammes » en compagnie de mon ami photographe Greg dans les caves du Fort de Domont montre assez bien la fatigue physique que ce genre d’exercice, même quand il n’a duré comme ici qu’une paire d’heures, occasionne sur le corps humain.

Photo: Fort de Domont Tous droits réservés

Des chasseurs alpins pendant l’exercice Cerces 2016

Des chasseurs alpins pendant l’exercice Cerces 2016

La 27ème Brigade d’Infanterie de Montagne organisait cette semaine son exercice hivernal majeur à Valloire. L’occasion pour les chasseurs alpins de mettre en pratique leurs compétences de combattants dans la neige. Vu mon attachement aux Alpes françaises (pas vraiment ce massif là, mais bon la Savoie c’est toujours mieux que la région parisienne…) et histoire de voir dans quelle mesure mon matériel photo pouvait passer d’extrêmes chaleurs à la neige et au froid, je ne pouvais pas rater ça !

Mais comme les journées presse, il faut dire ce qui est, c’est quand même d’un ennui mortel, et pas fondamentalement le moment où l’on fait de belles images, j’ai aussi demandé à accompagner les chasseurs alpins ce jeudi matin dans leur progression à pied vers la zone des Rochilles.

Aussitôt la demande faite et acceptée, quelques amis bien intentionnés se sont chargés de me faire remarquer que la dernière fois que j’avais mis les peaux pour faire du ski de rando remontait quelque peu (une chance, il n’y avait au final pas assez de neige pour monter à ski!). J’ai donc accompagné les soldats du 27ème Bataillon de Chasseurs Alpins tandis qu’ils rejoignaient leur position de tir. Pas assez de neige pour skier peut être, mais assez pour gêner la progression à pied tout de même. L’occasion de découvrir qu’eux aussi faisaient le grand écart coté températures avec une OPEX récente au Mali (victoire pour mon boîtier photo quand même et ses 500-600°C au fort de Domont !).

L’autofocus du 5D a été mis à rude épreuve, entre la neige qui tombait, la condensation dans l’objectif et dans l’appareil, la neige amassée sur la lentille frontale, mais avec beaucoup d’acharnement et un brin d’opiniâtreté, j’ai quand même eu l’occasion de faire quelques belles images… ça valait le coup de tomber du lit à 5h30 (littéralement !)