J’avais déjà mentionné dans ces colonnes l’exercice international de guerre des mines Cutaway 2016 organisé par la Marine Nationale. Je ne m’étais pas étendue sur l’aspect strictement « photo » de ce reportage original puisque se déroulant à la fois sur terre et dans l’eau. Il est évident qu’avant d’emporter quelques milliers d’euros de matériel électronique craignant l’eau dans un semi-rigide où des plongeurs tout détrempés vont remonter, un minimum d’adaptation s’impose…
J’ai développé cette réflexion dans un article dédié, mais ma décision pour le milieu humide a été d’employer un compact de gamme professionnelle dans son caisson étanche. Ce choix m’a permis d’une part de faire des photos « dans l’eau » ou plus précisément de plongeurs à la surface de l’eau. Mais aussi de faire en toute quiétude des photos dans le bateau sans m’inquiéter pour les coups et éclaboussures que mon boîtier recevrait. Cotés réglages bien sûr, nettement moins de souplesse qu’un boitier reflex, un système auto de mesure de l’exposition facilement trompé et l’obligation d’utiliser l’autofocus. Je compenserai ces désagréments en choisissant notamment une légère sous-exposition (plus facilement rattrapable en RAW qu’une surex) et un diaphragme assez fermé pour avoir une zone de netteté assez large. Un autre appareil, une autre façon de photographier !
De temps en temps je reçois des mails me demandant ce que j’utilise comme matériel, le pourquoi, le comment… Ca fait quelques temps que je n’avais pas écrit d’article « matos » sur le blog, et le moins qu’on puisse dire, c’est que de l’eau est passée sous les ponts depuis. Alors me revoici, motivée comme jamais, pour vous présenter au fur et à mesure, tout le bazar qui est contenu dans mon sac photo !
Pour commencer, LE RX100, cet « autre » appareil que j’ai mis beaucoup de temps à choisir et qui correspondait à un besoin plutôt compliqué: avoir un appareil suffisamment petit et qualitatif pour l’avoir toujours avec moi « au cas où », pour aller sous l’eau et même pour le faire voler !
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Plongeur de l’EODMU 8 capelant sont recycleur [Ref:4316-14-0779]
Rien ne la différencie des 14 autres photos en libre accès de ce reportage.
Rien si ce n’est qu’elle n’a pas été prise avec un de mes reflex Canon, mais avec un compact. Et c’était là ma première difficulté dans le choix d’un appareil compact, avoir des images suffisamment qualitatives, en terme de définition, mais aussi en terme de dynamique du capteur et d’ouverture, pour qu’elles puissent être insérées au sein de reportages réalisés au reflex sans que la différence de qualité ne saute aux yeux.
Et pour ça, je voulais un appareil de plus de 14Mpix: j’ai travaillé des années avec un D700 à 14Mpix et encore aujourd’hui, je vends des photos réalisées avec cet appareil, donc à cette définition, sans qu’aucun de mes clients ne se plaignent.
Mais le nombre de pixel ne fait pas la qualité: il me fallait absolument un compact capable de photographier en RAW, pour me permettre de post-traiter mes images, de récupérer les blancs et les noirs, de modifier la balance des blancs auto.
Une fois ces minimums atteints il ne me restait plus que le choix de la marque: j’avais été Nikon, je suis Canon aujourd’hui et pourtant, j’ai choisi ce Sony. Il y a à cela 2 raisons:
La première c’est Michel Blondeau, un photographe de portraits et de natures mortes que j’ai la chance d’avoir pour collègue et ami. En tant que photographe de studio, il est très exigeant sur la qualité de ses photos et de ses matériels… et il avait porté son choix sur un RX100 pour ses photos quotidiennes.
La seconde, c’est le Salon de la plongée: comme chaque année, je flânais du coté des revendeurs de matériel pour la plongée photo. J’avais découvert en vrai les énooormes caissons faits pour le 5D et j’avais du me rendre à l’évidence que pour faire mes reportages photos: ça n’était pas du tout adapté ! Ce qui n’a pas arrêté le revendeur qui m’a parlé du RX100, de sa grande qualité en photo sous-marine, et des multiples modèles de caisson disponibles… et pourquoi pas ?
Alors bien sûr je suis allée aussi chercher sur internet, consulter des comparatifs, regarder des fichiers HD et des photos imprimées… et j’ai fini par acheter un RX100 mk3! Et après plusieurs mois de pratique je ne regrette pas ce choix: je ne fais peut être que 0,5 ou 1% de mes photos avec, mais il m’a ouvert la possibilité de photographier dans la boue, sous l’eau sans me soucier des éléments !
Binôme de policiers du RAID en appui pour assurer la sécurité des premières équipes de secours intervenant sur un exercice de plan NoVi (NOmbreuses VIctimes) à coté du Stade de France. Nous sommes à quelques jours du coup d’envoi de l’Euro 2016, tous les services de l’état se sont assurés de pouvoir travailler correctement ensemble en cas d’incident majeur. Bien sûr, ils souhaitent le faire savoir au grand public, d’où l’organisation de ce « pool presse ». Je pense avoir déjà dit tout le mal que je pouvais penser de ces sorties très superficielles pour wagon de journalistes dissipés, il n’empêche que parfois, il n’y a pas le choix…
Dans ces conditions: avec plus de presseux, de communicants et d’équipes TV que d’acteurs sur cet exercice de secours, faire de belles images tient du miracle. D’autant plus qu’entre collègues foutre en l’air les images des autres en passant dans leur cadre n’est pas passible de la peine capitale (mais essayez seulement de le faire à un photojournaliste si vous êtes simple quidam, et vous me raconterez). Pour limiter l’impact de ces paramètres hors de mon contrôle, je ne travaillerai quasiment qu’au téléobjectif 100-400mm. De cette façon, je peux isoler les personnes photographiées, limiter le risque d’avoir un journaliste dans mon cadre, et… la propension de cet objectif à flouter l’arrière plan me permettra peut être de faire quelques images correctes.
Le magazine Runner’s World me fait l’honneur d’un article dans son numéro de janvier-février !
Alors certes, le titre est un peu « mytho », et vous avez été quelques-uns à me le faire remarquer… Mais je suis toujours agréablement surprise quand on me parle de préparation physique pour réaliser mon travail de photographe: c’est incongru pour tellement de personnes qui s’imaginent que « photographe c’est appuyer sur un bouton » et que faire des photos de sujets en action peut se faire « au téléobjectif sans quitter sa voiture » !
Dans ces pages je reviens avec Pablo Agnan sur le fait de courir régulièrement pour conserver la condition physique qui me permet de faire mon métier de photographe d’action. Ce qui a assurément un coté marrant quand on sait qu’à la base, franchement, je n’aime pas trop courir « pour courir » !
Mais quand il s’agit de disposer de jambes assez fortes pour me porter avec tout mon matériel photo pendant des journées qui peuvent s’étirer ou d’avoir un cardio qui me permette de suivre des unités en reportage même lors des coups de bourre soudains, forcément les footings hebdomadaires deviennent un investissement professionnel !
« La France a connu un épisode de froid prolongé » c’est le moins qu’on puisse dire. Tellement prolongé que le lac non loin de Conflans s’est recouvert d’une épaisse couche de glace de plusieurs centimètres. Une banquise capable de supporter le poids d’un homme, non pas à des latitudes nordiques, mais en île de France, ça n’arrive pas chaque année ! Mais ça n’a pas empêché les plongeurs de la brigade fluviale de poursuivre leur programme d’entraînement, avec une difficulté supplémentaire: casser la glace au pic et au burin pour pouvoir accéder à l’eau liquide !!
La température extérieure affichée par ma voiture était ce jour là de -3°C, alors forcément, quand je prends mon matériel photo, je commence surtout par sortir mes gants et mon bonnet. Et je prends le chemin de l’étang. Je découvre en bordure de ponton les gars (et la fille) en train de chahuter, à priori la glace ne s’est pas laissée faire et la briser a réchauffé tout le monde. Les 3 premiers plongeurs terminent de s’équiper puis leur palanquée disparaît. Pour assurer leur sécurité puisque la surface est non-libre, une corde a été attachée au ponton et leur servira de fil d’Ariane pour retrouver leur trou d’accès. Quelques longues minutes plus tard, les bulles d’air bloquées sous la glace se rapprochent, la glace non loin du ponton résonne de coups de burin, et un morceau de visage surgit. Les plongeurs sont de retour à l’air libre, et leurs visages sont légèrement plus crispés !
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