Reporter-Photographe

Derrière les images

Légionnaires en stage aguerrissement au GAM Modane

Légionnaires en stage aguerrissement au GAM Modane

Pas mal d’activité en ce mois de février 2017, j’ai couru dans tous les sens, et en particulier dans le sud-est de la France. Ma première halte m’a emmenée à Modane, à la découverte du Groupement d’Aguerrissement Montagne qui entraîne des militaires de toutes les armes et armées (et pas seulement des chasseurs alpins) dans ce chouette terrain de jeu qu’est la montagne !

Quand la 27ème Brigade d’Infanterie de Montagne m’a proposé de réaliser des images là-bas, je ne savais pas trop ce que j’allais y trouver. Et puis mon projet Sentinelles.paris (qui avance toujours, je vous en reparlerai bientôt!) m’a emmenée à Valdahon, où j’ai travaillé avec les sapeurs de la 4ème compagnie du 13eRG. Elle venait de passer 3 semaines au GAM fin 2016.

Je ne pouvais pas trouver de meilleurs ambassadeurs pour le GAM: assise dans leur popote, j’écoutais les récits des uns et des autres. Ils avaient beau me raconter combien ils avaient souffert, mes interlocuteurs avaient tous des sourires complices… L’effort qui met le smile, moi, ça me plait plutôt bien comme concept: un mois plus tard, j’arrivais à Modane !

L’autre bonne nouvelle, c’est que les stagiaires du GAM à ce moment là étaient des légionnaires du 2eREI. J’ai eu longtemps un gros à priori sur les légionnaires, il faut dire que la légion et la photo, c’est la légion et les journalistes, et… c’est pas toujours le grand amour !
Mais mon projet de livre sur l’opération Sentinelle m’a amenée à travailler avec, grâce à l’off’com du 2eREI justement, et à découvrir que finalement, non les légionnaires ne détestaient pas viscéralement les photographes, et qu’une fois acceptée au sein du groupe, c’était juste des mecs « normaux » et même plutôt sympas.
Carrés, certes, mais sympas. Et puis dans le boulot, moi aussi je suis carré(e) donc en fait, on est faits pour bien s’entendre !

Tous les éléments étaient donc réunis pour passer une très belle semaine: des montagnes enneigées, des formateurs du GAM qui souhaitaient faire découvrir leur milieu et partager leurs techniques, des stagiaires toujours volontaires, toute une palette de belles lumières.
Un pur bonheur de photographe* !!

* et puis Tigrou a pu se faire de nouveaux copains que demander de plus ?

Un hélicoptère de nuit en multi-exposition

Un hélicoptère de nuit en multi-exposition

Cette photo était une demande particulière d’un des pilotes du DAG de Modane: il y a des années, en argentique, une photo avait été réalisée de l’alouette 3 posée de nuit sur la DZ de Modane.
Ca fait quelques années que la petite alouette ne vole plus dans sa belle livrée gendarmerie, remplacée par un hélicoptère EC145 bimoteur, et ça fait quelques années que j’ai délaissé l’argentique moi aussi. Le challenge était donc de refaire ce visuel en version 2017.

Bien sûr, pour faire ce type de photo et avoir un rendu qualitatif, le pied photo est obligatoire. Mais là où l’argentique était limité (et très risqué: pas de possibilité de contrôler en temps réel le rendu de telle ou telle exposition) le numérique se montre beaucoup plus souple. Nous discutions des éléments qu’il faudrait rentrer dans le cadre de cette image revisitée tandis que les choses se goupillent à notre avantage: Choucas 73 est appelé en secours à la tombée de la nuit !
Le temps pour l’hélicoptère de réaliser sa mission et de revenir à sa DZ, j’étudie les éclairages de la DZ et la lumière ambiante avec mon acolyte Eric qui lui venait de passer la semaine au DAG.

  • en ambiant, il y a ce bleu sombre du ciel, voilé par des passages de nuages, et qui a l’avantage de montrer les montagnes qui entourent cette DZ modanaise.
  • en éclairage additionnel, il y a l’éclairage de la DZ, commandé depuis le hangar; et il y a la cellule qui éclaire l’entrée du DAG.

L’avantage quand on a le temps, c’est qu’on peut le prendre… Eric déplace une voiture, pour pouvoir rentrer les mélèzes à coté de la DZ dans le cadre.
Je positionne mon trépied, pas très haut, et réalise une photo exposée pour le ciel ambiant [30s|F/4|800ISO]. Sans bouger mon appareil et avec la complicité d’Eric, je réalise une seconde image avec l’entrée du DAG éclairée [30s|F/16|100ISO]. Et nous attendons le retour de Choucas… en laissant l’appareil à l’extérieur pour ne surtout pas faire bouger son cadre. A son retour de mission, je choisis un temps de pose « assez long » 1 seconde, pour montrer les disques de rotation des pâles de l’hélico [1s|F/5,6|800ISO].

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Les 3 photographies et le masque de sélection Photoshop

Les 3 photographies et le masque de sélection Photoshop

Et j’ai ma photo ! Certes, elle n’apparaît pas sur l’écran à l’arrière de mon boîtier, mais dans ma tête elle est là !

Cette technique de multi-exposition, elle me vient de l’argentique justement, et du labo plus particulièrement: au tirage d’un négatif, le technicien peut choisir de « retenir » ou « faire monter » certaines zones, voir même, utiliser un autre négatif mieux exposé pour une zone particulière du tirage final. Des opérations très complexes car nécessitant une grande minutie en plus d’un bon sens de la lumière.
Au moins en numérique, c’est presque facile: plus qu’à superposer sur photoshop les calques de mes 3 expositions et choisir ce que je conserve de chacune d’entre elles.

Pour cette sélection des zones, je choisis la méthode des couches et des niveaux, pour réaliser des sélections « propres » quand les couleurs des zones contrastent entre elles (ce qui est le cas avec le ciel bleu). Un petit peu de tests, je rajoute la lumière de l’entrée, m’assure que l’hélico apparaisse bien, fais monter peu l’éclairage des fenêtres du hangar et c’est parfait !

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Choucas 73 de nuit sur la DZ de Modane [Ref:2317-06-0090]

Choucas 73 de nuit sur la DZ de Modane [Ref:2317-06-0090]

Et voilà ! En théorie, c’est le moment où ceux qui m’ont suivi jusqu’ici (merci!) remarquent qu’il ne s’agit pas de la même photo que celle en « une » de l’article.

Correct ! Une fois mon expo de l’hélico rotor tournant réalisé, Michaël, un des sauveteurs du PGHM vient me voir et me propose de faire des photos à l’intérieur de la DZ. Au pas de course, je récupère mon pied photo et le 5D, je les repositionne très vite dans l’enclos. Je cadre au ras du sol, de façon à avoir le hangar, l’hélico et les montagnes… Mais il me manque un truc: le secouriste !! Je demande donc à Michaël de ne pas bouger pendant quelques secondes. Je referai 3 expositions: d’abord l’homme, ensuite la machine, et enfin, quelques minutes plus tard, quand l’hélico aura été rentré et la DZ éteinte, la lumière bleue du ciel !
Same player, play again 😉

 

Choucas 73 et secouriste du PGHM de nuit sur la DZ de Modane [Ref:2317-06-0100]
Choucas 73 et secouriste du PGHM de nuit sur la DZ de Modane [Ref:2317-06-0100]

EXIF | Appareil: Canon EOS 5D Mark III | Date: 12/02/2017 | Focale: 24mm | ISO: 800 | Ouverture: ƒ/4 | Vitesse: 1s | Copyright: Sandra Chenu Godefroy - Photographe d'action |

Hélicoptère EC-120 NHE survolant la forêt

Hélicoptère EC-120 NHE survolant la forêt

Photographier un hélicoptère depuis un autre hélicoptère, pour certains c’est le rêve. Mais si on n’y réfléchit pas correctement, ça peut être juste la grosse galère. Peu importe la grande qualité des machines, des mécaniciens et des pilotes, un hélicoptère vibre pour voler.
Il vibre plus ou moins selon « l’effort » qu’il fournit et en cela l’expérience du pilote est un réel atout mais ça ne fait pas tout. Et forcément la vibration, ça n’est pas une chose facile à gérer pour faire des photos.

D’autant qu’il s’agit de choisir un temps de pose « assez élevé » pour ne pas que l’image globale soit floue, mais aussi « pas trop élevé » pour que les pâles de l’hélicoptère EC120 NHE d’Helidax rendent cette impression de mouvement avec un léger filé. Ce jour là, avec cette focale de 70mm et pour immortaliser un EC120, une vitesse d’1/350s a réalisé le rendu que je souhaitais.

Hélicoptère EC-120 NHE survolant la forêt [Ref:3310-21-0331]
Hélicoptère EC-120 NHE survolant la forêt [Ref:3310-21-0331]

EXIF | Appareil: NIKON D200 | Date: 20/10/2010 | Focale: 70mm | EV: -3/6EV | ISO: 100 | Ouverture: ƒ/8 | Vitesse: 1/350s | Copyright: Sandra Chenu Godefroy |

Binôme de sapeurs-pompiers sous un Roll-over de flammes

Binôme de sapeurs-pompiers sous un Roll-over de flammes

Il y a certains moments où je me demande pourquoi j’ai choisi ce travail: des horaires hallucinants pour une rémunération modeste, un accueil pas toujours chaleureux de la part des gens que je dois photographier, des agences de com’ qui me rendent chèvre, beaucoup trop de tâches administratives qu’il faut réaliser pourtant.
Et puis il y a ces instants : des flammes qui filent sans s’arrêter à quelques mètres de mon casque, une scène visuellement splendide, quelques fractions de secondes seulement pour faire le bon choix de cadrage et de réglages, et emporter avec moi LA bonne photo.
A eux seuls, ces instants balayent tous les jours de doute, d’ennui, d’errance… et me rappellent à quel point j’adore mon métier de photographe !

Dans cette fournaise, j’utilise un objectif grand angle (le 14mm F/2,8 Samyang à l’excellent rapport qualité prix) je fais le choix de cadrer très près du sol et en contre plongée, en utilisant une mise au point manuelle bloquée à 80cm qui m’offre la netteté sur les objets situés de 50cm à 1,50m…

Binôme de sapeurs-pompiers sous un Roll-over de flammes au fort de Domont [Ref:2116-52-0570]
Binôme de sapeurs-pompiers sous un Roll-over de flammes au fort de Domont [Ref:2116-52-0570]

EXIF | Appareil: Canon EOS 5D Mark III | Date: 29/10/2016 | ISO: 12800 | Vitesse: 1/15s | Copyright: Sandra Chenu Godefroy - Photographe d'action |

En reportage aux Reno Air Races

En reportage aux Reno Air Races

C’etait… avant Tigrou ! Qui du coup n’est pas autorisé à me faire la gueule pour cette infidélité caractérisée puisqu’il est fort probable que sans l’épisode de la grenouille Big Frog, je n’aurai jamais eu pour assistant un Tigrou l’aventurier fainéant.
J’accompagnais l’équipe française du Big Frog, un avion de course révolutionnaire, venue concourir aux courses de pylones des Reno Air Races. Les français avaient fait le pari de l’humour en se choisissant une grenouille pour mascotte « puisque les français sont des mangeurs de grenouille ». Alors que je suivais leur aventure américaine, je me suis retrouvée propulsée nounou de la grenouille, que je photographiais lors de mes visites auprès d’autres équipes, ou que je mettais en scène lors des challenges qui se posaient régulièrement aux frenchies.
L’expérience m’a beaucoup plu, et à ma demande Frédéric a immortalisé ma copine du moment avec mon appareil photo de l’époque, en cadrant volontairement un peu plus large que ce que je lui avais demandé…

**why so serious?**

Photo en action de Sandra Chenu Godefroy avec la grenouille Big Frog

Photo : Frédéric Kurzac Tous droits réservés