3 secondes, et l’engagement de chaque instant…

Il y a l’attente dans ce hold, les tours qui se suivent dans le ciel parisien à tenter de recoller au bloc d’aéronefs militaires devant nous, plus puissants, et donc plus susceptibles de voler à une allure rapide. Ce voile atmosphérique qui colle à la ville et à sa moiteur étouffante. Dans l’hélico aussi il fait chaud, la ventilation est au max, mais il n’y a pas de miracle.

Et puis le message tombe à la radio « à tous, ici Étoile… » et le programme se déroule, orchestré à la seconde près.
Le leader du bloc assure la trajectoire au dessus de l’avenue, charge à ses ailiers de le suivre et de maintenir leur belle position relative dans le bloc. Les machines sont secouées, ballotées comme des feuilles à la surface d’un torrent : les bourrasques de vent, cet air chaud qui porte moins, les turbulences des hélicos marine qui nous précèdent, tout ça brasse fort. Je vois mon pilote qui s’agrippe fermement aux commandes : tenir une trajectoire, une position relative dans toute cette agitation… Vus du sol : nous sommes quatre têtes d’épingle qui volent en losange. Vu d’ici : je vois les expressions des visages de chacun des passagers de l’hélico à notre droite.
« OISEAU » notre hélico se cabre, fait un bond, évite le volatile, une fraction de seconde à peine, la vigilance de tous les instants du pilote…

Au chronomètre, le bloc a 3 secondes de décalage au passage à la verticale de la tribune présidentielle. Aucun spectateur, en bas, ne l’aura remarqué. Mais la remarque sera faite, quand même : un pilote vit dans un monde de perfection ou ne vit pas.

L’hélico à peine posé, les équipages s’affairent déjà : faire le tour, remettre la machine dans sa configuration de travail, les pleins, les documents de vol… J’apprends que mon mécanicien navigant avait pris l’alerte vendredi dernier… il le restera jusqu’à vendredi prochain, et en ce moment, les missions ne manquent pas. 
#UneBrèveHistoireDeTemps
#14juillet 




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