A l’heure de la photo numérique : comment ranger ses petites affaires ?
( … et y retrouver ses petits ! )
Vous arrivez probablement ici après avoir lu la troisième partie de ce -long- article dédié à la sauvegarde de votre plus précieux capital en tant que photographe: vos photos elles-mêmes. Si ça n’est pas le cas, allez-y jeter un oeil, j’y parle d’abord de nomenclature d’images, puis de rangement de fichiers et de système de sauvegarde. Jusqu’alors nous parlions essentiellement de solutions informatiques et pas vraiment spécifiques à l’image, sauf que voilà les photos sont des fichiers particuliers et l’autre moitié de la valeur de votre fond photo, maintenant que sa pérennité est relativement bien assurée, tient à la capacité pour une personne -autre que vous- d’y retrouver une image donnée.
Étape 4 : Le catalogage et l’indexation
On ne le dira jamais assez aux photographes INDEXEZ VOS PHOTOS ! Et pourtant, moi la première, je dois bien admettre que je devrai en faire plus et mieux. Prenons le problème en sens inverse, que fera un iconographe qui va rechercher une image particulière dans votre fond ? Il fera une recherche de mots-clefs. L’IA n’étant pas encore capable aujourd’hui de reconnaître ce qu’il y a sur une image, il faut donc que le photographe renseigne, par le biais du titre de sa photo, d’une description et/ou de mots-clefs du texte dans lequel le moteur de recherche pourra vérifier la présence du ou des mots recherchés.
Idéalement, en matière de photo de reportage il faudrait toujours remplir les champs IPTC. IPTC Kézako? C’est l’abréviation de International PressTelecommunications Council, ce qui ne nous aide pas beaucoup : c’est un moyen de faire transiter des métadonnées texte ordonnées avec votre fichier image…
Petite parenthèse: les métadonnées c’est d’ailleurs la raison pour laquelle toutes les associations d’auteurs se battent avec les GAFA pour que leurs plateformes cessent d’écraser ces infos quand un fichier est chargé chez eux, pour permettre à un usager de bonne foi de contacter un auteur ou le créditer proprement… Parce que oui, sur le web aussi, des usagers respectueux, y en a plein, mais pour ça il faut que l’information soit disponible !
Il faudrait (pour chaque image) remplir les métadonnées/IPTC avec:
un titre propre à l’image (même si bien souvent les reporters n’en mettent pas)
une description en langage naturel de ce qui est sur l’image. Dans le cas d’une photo issue de reportage cette description est en 2 parties: quelques lignes de textes générique qui correspondent à l’ensemble du sujet de reportage (pour vous aider QQOCQ/5W) et une phrase supplémentaire propre à la photo.
des mots clefs spécifiques qui indiquent le type de photo dont il s’agit, ce qu’on voit sur la photo et ce qu’elle évoque.
Et en vrai, dans la pratique ?
Dans la pratique, je m’astreins a rédiger pour chaque reportage un titre global, une description globale du reportage, et à minima 4/5 mots-clefs qui s’appliquent au reportage (il en faudrait une vingtaine). Après en fonction de mon temps et de ma motivation, je rajouterai des mots clefs spécifiques à chaque photo pour les 15 photos de mon éditing restreint ou pour la totalité de mon éditing, et parfois même je préciserai la description photo par photo… mais pas systématiquement, et c’est mal ! #Shame
Le fait est que tout cela prend du temps et je ne vous parle même pas du temps de post-traitement photo des fichiers RAW de mon éditing large: un photographe ne publie jamais de photo non post-traitée, donc il faut le faire, rares sont ceux qui y prennent vraiment plaisir, faut quand même le signaler et… ça n’est pas le pire ! Si on n’ y fait pas attention, convaincu que nos photos sont sauvegardées en toute sécurité, on oublie que tout ce temps passé à post-traiter ou a indexer ses fichiers photo, peut-être potentiellement anéanti si pour une raison ou une autre votre catalogue Lightroom venait à ne plus s’ouvrir ! Dans ce cas vous auriez certes toujours vos originaux (négatifs numérique) mais vous perdriez tous les traitement paramétriques des photo et tous les champs IPTC laborieusement remplis !
« Oui mais Lightroom fait des sauvegardes du catalogue souvent »
« Oui mais Lightroom fait des sauvegardes du catalogue souvent » certes, 1 fois par semaine à la fermeture du catalogue par défaut, encore faut-il fermer son catalogue (oui je dis ça pour moi), encore faut-il accepter cette sauvegarde et le temps qui va avec, encore faut-il… Mettons. Et si demain, pour une raison ou une autre Adobe décidait d’arrêter Lightroom ? Ne rigolez pas, avec un abonnement créative Cloud, Adobe ne vous concède pas la propriété sur vos logiciels, juste un droit d’usage durant 1 mois… J’ai vu PLEURER un photographe expérimenté qui avait construit tout son fond photo sur Aperture quand Apple a annoncé en 2014 que bim, plus d’Aperture (ou alors il fallait garder un OS daté… et quand on connaît la galaxie Apple… #Bref si je les aime pas #YaQuelquesBonnesRaisons#QuoMeum).
Rien ne dit qu’Adobe fera de même, il n’empêche, c’est possible. Donc il faut le prévoir et veiller à sauvegarder en même temps que vos fichiers photos toutes les additions que vous y avez faites en les post-traitant ou en remplissant leurs champs IPTC. Pour cela il suffit de demander à votre catalogue d’ « enregistrer les métadonnées » (clic droit sur un dossier photo de LR et la commande apparaît dans le menu contextuel). En fonction du nombre de fichiers dans lesquels faire remonter vos images, ça peut prendre du temps -beaucoup-.
Et en fonction du type de fichiers que vous employez et de leur capacité à encapsuler les métadonnées dans le fichier (tel que l’Adobe .DNG -que je ne recommande pas mais c’est une autre histoire-) ou pas, vous pouvez vous retrouver dans vos dossiers avec pour une référence donnée de photo 2 fichiers : le fichier image (avec une extension en .CR2 chez moi, ça peut être du .NEF du .ARW etc. selon votre marque de matériel photo) et un fichier portant le même nom mais une extension en .XMP. Fichier XMP qui contient des métadonnées donc. Fichier qu’il faudra conserver tout aussi précieusement que votre fichier image, puisque c’est lui qui garde la trace des heures que vous aurez passées à indexer et post-traiter vos images. Si vous le perdez, vous pourrez toujours réindexer et repost-traiter vos images, certes, « votre négatif numérique sera toujours là » mais ce sont des heures sinon des années de travail patient et laborieux que vous aurez perdu. A vous de voir !!
Donc même si j’aime pas le Adobe DNG (il m’a pété des photos que j’avais converties dans ce format via LR, qui sont irrémédiablement perdues depuis, pas beaucoup, mais c’est toujours trop. Et le SAV Adobe m’a gentiment dit d’aller me faire foutre parce que c’était pas leur problème #MuchAppreciated. De plus il empêche d’être libre de post-traiter vos images sur un logiciel qui ne serait pas Adobe, et j’aime pas trop beaucoup ça: what if ?). Si vous savez d’ores et déjà que vous déplacerez vos fichiers de dossiers en dossiers à la main avec le risque de séparer un fichier image de son fichier XMP… Convertissez vos fichiers image en DNG pour stocker dans un seul fichier l’image et ses métadonnées. Le risque de perdre une photo à cause de ce format est très faible comparé à celui d’une fausse manip’
Et la sauvegarde de catalogue Lightroom me direz vous ? Laissez la s’exécuter -vraiment- et de temps en temps, supprimez les sauvegardes anciennes (qui prennent un max de place). Lightroom refusant d’ouvrir un catalogue qui n’est pas en local, vous êtes obligé d’avoir votre fichier sur un disque dur réel de votre ordinateur. Ça ne vous empêche pas de programmer votre utilitaire de sauvegarde automatique pour recopier (une fois par semaine par exemple) le contenu du dossier de votre catalogue LR local dans un dossier dédié sur votre NAS. Ça ne coûte pas cher, et si votre ordinateur tombe en rideau, vous pourrez toujours récupérer une version de votre catalogue LR sur le NAS (qu’il faudra à nouveau recopier en local pour être utilisable !)
Et donc voilà, 4 articles et une paire d’heures de rédaction pour moi, quelques bonnes minutes pour vous plus loin nous y sommes, je vous ai livré tous mes trucs & astuces pour m’assurer d’éviter de perdre des photos et d’être toujours capable de les retrouver en 4 étapes !
exporter toutes les métadonnées dans des fichiers à l’extérieur de votre logiciel de catalogage (celui-ci)
J’espère que ça vous aura été utile ou que ça vous aura donné des idées; et si vous pensez avoir vous aussi mis au point des bonnes pratiques intelligentes pour assurer la sécurité de vos images et un flux de production le plus fluide possible, je serai ravie de les connaître aussi : je suis toujours à la recherche de nouveaux moyens d’optimiser ma façon de travailler ! (je vous remets pas les liens vers mes différents RS, ils sont dispatchés un peu partout sur ce site, mais je suis sérieuse: si vous avez des trucs à partager, je suis preneuse !)
PS : Avis à toi le jeune photog’ qui regarde ça d’un oeil distrait et distant, ON PARLE DE TA PLUS GRANDE RICHESSE, alors oui, ça mérite que tu y passes un peu de temps !
J’ai du réfléchir a un protocole me permettant de sauvegarder mes images, de la façon la plus automatisée possible (l’homme est faillible, la machine -un peu- moins) et de façon redondante pour limiter le risque de perdre des données. Grâce aux évolutions de l’informatique, à la démocratisation de certains systèmes et à la diminution des coûts de supports de stockage ces dernières années, cette étape est celle qui a le plus évolué dans mon process photo ! Cet article est donc celui qui risque le plus de « dater » je l’écris aujourd’hui en 2021, il est probable que dans 2 ou 3 ans je ne l’applique déjà plus !
Etape 3 : La sauvegarde des fichiers
Je vous épargne les multiples systèmes par lesquels je suis passée, aujourd’hui, je conserve tous mes fichiers photos sur un NAS de 4 disques (un Synology DS418 monté en RAID 5) situé dans mon bureau et vers lequel mes photos se sauvegardent quasi-automatiquement tous les jours (dés lors que je suis à mon bureau) et qui me garantit de pouvoir reconstituer mes données si jamais un des disques durs venait à défaillir. A rythme régulier, je réalise des sauvegardes manuelles du contenu de celui-ci, vers des disques-durs externes.
Sauf que je ne vis pas en théorie, je suis photographe de reportage
Ça c’est la théorie, et c’est beau tellement c’est simple, sauf que… je ne vis pas en théorie, je suis photographe de reportage. Même si la Covid m’a conduit a redécouvrir que j’avais un bureau et ce que c’était d’y passer des journées… 100% de ma production photo est réalisée hors de ce bureau ou de mon atelier ! Certes, certains de mes reportages me permettent de rentrer chez moi le soir, de décharger mes photos sur mon ordinateur connecté à mon NAS, mais ça n’est clairement pas la majorité du genre ! #CommeLesPoissonsVolants
Il me faut donc une solution qui me permette de travailler hors du bureau aussi bien que dedans, évidemment, le NAS ne voyagera pas. En revanche l’ordi, lui, peut-être conçu pour ça ! Comme je me commets parfois à faire de la vidéo, il me faut un ordinateur portable qui a un peu de puissance et du répondant. N’étant absolument pas capée pour définir quelles specs techniques se rangent derrière mes exigences pratico-pratiques, je fais appel à la bande de joyeux ingénieurs-informatichiens de mon réseau pour savoir ce qu’il me faut… et je suis leurs recommandations, béatement. La dernière fois que je l’ai remplacé, j’ai opté pour un Dell 7390 avec un SSD (après avoir dû vendre un rein pour acheter ce bijou, n’étant pas d’un naturel très patient quand il s’agit d’informatique, je n’étais plus à ça près).
Quand je suis au bureau, je pose l’ordi sur sa station de travail, il est connecté à ma tablette graphique, au NAS et à ma box web en filiaire ce qui me garantit un flux de travail rapide et efficace. Quand je suis hors du bureau, la batterie m’offre une belle autonomie, son disque dur spacieux me permet d’y vider mes cartes mémoire, et j’emporte avec moi un petit disque dur externe pour les sauvegardes « sur le terrain » (et je prévois un stock conséquent de cartes mémoire de bonne capacité pour éviter d’avoir à les effacer durant la totalité du reportage: mes photos sont donc en 3 points, sur la carte, sur le disque de l’ordinateur portable et sur le disque dur externe).
Quand je vais rester plusieurs jours en reportage avec un point « en dur » et un accès au courant électrique, j’emporte mon chargeur électrique (et une multiprise: la multiprise c’est la vie!) et ma petite tablette graphique (ça n’est peut-être pas la vie, mais sans elle c’est quand même la souffrance !) et ce système me permet alors de durer indéfiniment ! De retour au bureau, dès que l’ordinateur sera connecté à sa station de travail (elle même connectée en permanence au NAS), automatiquement à 18 heures, l’ordinateur recopiera le contenu de ses dossiers photos vers l’espace dédié de mon NAS grâce à un logiciel de synchronisation paramétré en fonction de mes besoins (SyncBackSE dans mon cas, il en existe plein d’autres, je crois que même Synology a une fonction de ce type en natif, juste que j’ai mes habitudes et mes petites règles toutes faites sur Syncback donc je continue avec !)
Automatiquement à 18 heures, l’ordinateur recopiera le contenu de ses dossiers photos vers l’espace dédié de mon NAS grâce à un logiciel de synchronisation paramétré en fonction de mes besoins
Manuellement en revanche, tous les trimestres environ (je fais ça en même temps que les opérations relou de compta/TVA ça n’est que du temps machine et moi je trie mes facturettes à coté), je recopie la dernière version des dossiers photo les plus récents de mon NAS sur un DD externe que je vais échanger avec un autre d’exactement la même capacité stocké à mon atelier (mon bureau et mon atelier ne sont pas au même endroit ce qui me permet donc de limiter le risque incendie/cambriolage sur ces données)
Mais cela ne répond qu’en partie à mes impératifs, en effet, si ce système me garantit la sauvegarde de mes fichiers avec un assez bon degré de sécurité, ce système ne me permet absolument pas de savoir ce qu’il y a dans chaque fichier, et donc de retrouver le « portrait d’une jeune femme portant la tarte des troupes de montagne sur les champs Élysées un matin de 14 juillet ». Cela fera l’objet d’un dernier article, consacré à l’indexation des photos et à leurs métadonnées. #ToBeContinued
PS: Et pour ceux qui se demanderaient pourquoi je ne parle pas de Cloud ou de sauvegarde en ligne, regardez encore mon domaine de production photographique et les sujets que je traite, vous comprendrez alors qu’il n’est pas question que ces fichiers soient stockés sur des serveurs à l’extérieur du territoire français (ce qui est quasiment toujours le cas -même chez Orange Pro #FYI#Baltringues) et qu’en plus de ce petit souci de souveraineté, il serait très ennuyeux que des pirates mal intentionnés puissent trouver mes photos originales non-floutées de personnes dont l’anonymat est garanti, par exemple. Le meilleur moyen d’assurer la non-compromission de ces données étant de limiter au maximum leur flux « en ligne », les solutions online ne sont donc pas du tout adaptées à mes besoins (de plus il s’agirait de stocker 10To de photos à cette heure 1/ les mettre en ligne prendrait du temps 2/ cela représenterait un budget conséquent de stockage annuel à comparer aux 1500 euros de ma solution NAS + disques internes + doublé de disques externes)
A l’heure de la photo numérique : comment ranger ses petites affaires ?
( … et y retrouver ses petits ! )
Vous arrivez probablement ici après avoir lu la première partie de cet article dédié à la sauvegarde de votre plus précieux capital en tant que photographe: vos photos elles-mêmes, si ça n’est pas le cas, allez-y jeter un œil, j’y parle nomenclature d’images, pourquoi et comment faire. Je suis donc à la tête de 300K fichiers images numérotés de façon unique, c’est bien, mais ça n’est pas suffisant: il faut définir comment les ranger et comment les sauvegarder.
Étape 2 : Ranger ses photos dans des dossiers
Comment les ranger, depuis 10 ans déjà, j’ai arrêté les classement dans des dossiers aux noms originaux (« 2012_vacances_a_la_plage ») pour utiliser exclusivement la fonction « logique » de Lightroom qui permet de sauvegarder automatiquement vos photos dans des dossiers nommés en fonction de la date de prise de vue. Je crois que j’utilise le réglage par défaut de celui-ci d’ailleurs, qui crée un dossier année (« 2012 ») et insère un sous-dossier à l’intérieur pour chaque jour de prise de vue (« 2012-02-08 ») et enregistrera toutes les photos du jour dans ce sous-dossier. De cette façon, pas d’entorse au protocole, tout le monde est soumis à la même règle et… cela me permettra d’automatiser les sauvegardes de mes précieuses images !
Certes, cela implique que les photos d’un reportage sur plusieurs jours ne soient pas rassemblées dans le même dossier sur mon explorateur de fichiers windows. Cela ne me dérange pas particulièrement, ce ne sont jamais que des dossiers d’archive et je ne recherche jamais d’image par le biais de l’explorateur de fichiers (qui n’est pas fait pour ça, même si il s’est amélioré).
Il y a un point de vigilance à garder en tête quand on emploie ce protocole: le décalage horaire ! Il m’arrive de partir en reportage à l’autre bout du monde, dans ces cas là il devient impératif, en arrivant à sa destination, de changer l’horaire des ses boitiers pour correspondre à l’heure locale, sans quoi vos photos d’une même journée seront enregistrées à cheval sur 2 dossiers. Certes, ça n’arrive pas si souvent, mais j’ai un souvenir de très gros mal de crâne quand à Reno, après une dizaine de jours de photos sur place, j’ai eu un crash de disque dur, qu’il a fallu récupérer ce qui était possible entre diverses cartes mémoires, plusieurs ordi et reconstituer l’ensemble de mes photos avec des dates fantaisistes. Quand tout se passe bien, tout va bien, même avec des photos enregistrées à cheval sur 2 dossiers, mais évidemment, comme les emmerdes volent en escadrilles, pour vous ôter ce soucis supplémentaire: maintenez vos boitiers photos à l’heure locale !
Je peux d’autant plus facilement adopter un système de dossiers et sous-dossiers purement logique (et pas du tout intuitif) que Lightroom a cette merveilleuse fonction dite des collections virtuelles (et des ensembles de collection). Au sein du logiciel de catalogage donc, je crée des ensembles de collection par année (« 2012 ») ou par grand projet (j’ai un ensemble « Sentinelles » et un autre « Covid19 ») puis au sein des ces ensembles, je créée d’autres sous-ensembles par reportage (« 2012/02 Svalbard 78N ») en prenant soin de les nommer avec en premier l’année de reportage puis un numéro d’ordre pour que les sous-ensembles soient disposés par ordre chronologique.
Je créée des ensembles de collection par année, qui rassemblent un (sous-)ensemble par reportage de l’année
Dans le « dossier » de chaque reportage
Entendez par là « à l’intérieur de ces ensembles de collection correspondant à chaque reportage » je crée au minimum 3 collections virtuelles(notez la nuance: les « ensembles de collection » ne peuvent PAS contenir de photos, et les « collections virtuelles » ne peuvent PAS contenir d’autre collection ou ensemble de collection, vous avez donc besoin des deux !) :
– la première s’appelle « Toutes les images » -ce qui me semble assez explicite-, – la suivante s’appelle « Reportage 3212-01 » elle contiendra les photos qui auront passé l’éditing de mon reportage et reprend les 6 premiers chiffres de la référence photo des images. Ça me permet de me rappeler par quel préfixe renommer mes photos quand je charge mes photos en plusieurs fois/sur plusieurs jours, – la troisième s’appelle « Sélection 15 » , en théorie c’est le top du top de mon éditing avec juste 15 images, dans la pratique, je suis obligée de choisir ces photos « assez vite » après le reportage pour pouvoir les mettre en galerie publiques sur mes archives en ligne, les montrer à ceux qui m’ont accueillie ou les diffuser sur mes réseaux sociaux. Et comme vous savez tous qu’un bon éditing prend du temps (pour pouvoir se mettre a distance de sa propre production notamment) il s’agit donc plutôt des photos que je retiens d’un reportage entre 0 et 48 heures après sa conclusion. Après avoir fait le tour de quelques dossiers, en général 2 mois plus tard je créée souvent un nouvel éditing « Best Of » sous forme de nouvelle collection qui reprend en moyenne 66% des photos de cette première sélection.
De cette façon, j’ai d’une part une architecture de dossiers sur Windows, chronologique et particulièrement austère, mais qui va m’assurer de pouvoir réaliser des sauvegardes de façon facilitée (et automatisée), et d’autre part une architecture de collections virtuelles sur Lightroom qui est aussi chronologique, mais qui est humainement compréhensible et me permet de retrouver en 3 clics toute la production/l’éditing/l’éditing resserré d’un reportage donné dans ma bibliothèque Lightroom. #LeBeurreEtLargentDuBeurre
Une architecture de dossiers sur Windows, simple à sauvegarder + une architecture de collections virtuelles sur Lightroom, facile pour travailler
Et je vous donne rendez-vous pour un prochain article pour évoquer la sauvegarde à proprement parler: des images uniques, des fichiers bien rangés, on a les prérequis nécessaires pour penser la sauvegarde ! #ToBeContinued
A l’heure de la photo numérique : comment ranger ses petites affaires ?
( … et y retrouver ses petits ! )
En préambule, comme déjà annoncé sur certains posts, ceci n’est que « ma » méthode, elle me donne entière satisfaction, mais surtout elle tient compte de mes contraintes et des points que JE juge indispensables, je vous invite donc à réfléchir si elle est pertinente dans votre cas avant de la prendre pour exemple, ou pas ! Et comme d’habitude, je ne suis pas sponsorisée par un quelconque éditeur de logiciel ou fabricant de matériel et en aucun cas je n’assure le SAV !
Alors, j’écris cet article en 2021, j’ai 15 ans de photos derrière moi et un peu plus de 10 ans de production professionnelle, addition faite récemment, cela n’emmène dans les 300 000 photos dans mes dossiers. A une vache près. A ce niveau là, on ne compte plus en fait.
Comme je l’ai expliqué à de nombreux photographes qui se lançaient: en début de carrière, toute la richesse d’un photographe est contenue dans son sac photo, le gros de sa « valeur » financière, c’est le prix -en occasion- de son matériel photo. Au fil du temps, un glissement se produit, et en fin de carrière, la plus grande partie de sa richesse réside dans ses archives, ce qui constitue son « fond photo » d’images susceptibles d’être vendues.
En fin de carrière, la plus grande richesse d’un photographe tient dans ses archives photo.
D’où l’intérêt de penser dès le début à la fin: pouvoir retrouver une image donnée parmi un grand nombre et être toujours capable d’accéder aux fichiers originaux.
A l’époque où je le croisais à l’UPP, Michel Rager, le référent « fonds photo » de l’association, m’expliquait qu’en justice, quand il s’agissait d’estimer la valeur d’un fond photo, la formule était simple: 50% de celui-ci venait de la qualité, de la célébrité et du nombre de photos qu’il contenait et 50% venait de son indexation. Tout simplement. Aussi excellentes que soient vos images, si nul autre que vous ne peut y trouver, rapidement, une image sur un sujet donné, alors votre fond voit sa valeur divisée par 2. Qui voudrait d’une très belle voiture sans en avoir les clefs ?
Concernant les fichiers, on a vu des photographes ruinés par l’incendie de leur atelier où étaient conservés leurs négatifs, et le tout numérique, plutôt que nous préserver de ce type de risque, en a rajouté de nouveaux. Un disque dur peut tomber en panne, être vérolé, et il faut rajouter au risque incendie, qui n’a pas disparu, celui de l’obsolescence des fichiers: qui vous garantit que dans 10 ou 20 ans vous serez toujours en mesure d’ouvrir vos formats de fichiers (pré)historiques ?
Étape 1 : Les noms de fichiers
Il m’a donc semblé pertinent de mettre en place très tôt une nomenclature pour mes images, de telle façon qu’à une référence et une seule ne corresponde qu’une et une seule photo. C’est con mais un fichier « DSC_9999 », je vous laisse faire le calcul, à 300K images dans mes tablettes, à priori, je devrai en avoir 30 exemplaires, comment différencier qui est qui?
Le formalisme que j’applique me produit des noms de fichiers de 12 caractères en 3 groupes séparés par des tirets (de type 1221-01-0004) l’idée générale étant de mettre ce qui varie « peu » dans un reportage le plus à gauche possible, et ce qui varie énormément à droite.
1221-01-0004
– Les 2 premiers chiffres me permettent de savoir dans quelle thématique se rangent mes images (« 1 » pour « forces de l’ordre » et « 2 » pour sa subdivision « police du quotidien, voie publique, gendarmerie départementale ») – Les 2 chiffres suivants sont ceux de l’année (« 21 » pour 2021)
Grace à ces 4 premiers chiffres, quand j’exporte des fichiers jpg, pour mes books photo ou mes réseaux sociaux, ils se rangent automatiquement par catégorie: les photos de police d’un coté, les photos mili (ou aéro ou secours) d’un autre; ensuite au sein de la catégorie police les photos de maintien de l’ordre sont ensemble, et elles sont rassemblées par années. Tout ça pour plus de praticité quand je suis sur un bête explorateur de fichier et que je ne veux pas ouvrir les images en grand ni consulter précisément leurs métadonnées.
1221-01-0004
– le tiret ensuite me permet de présenter sur 2 chiffres le numéro d’ordre du reportage au sein d’une année donnée (« 01 » pour le premier reportage de l’année donnée, ici 2021)
Toutes les photos d’un même reportage ont donc les même 6 premiers chiffres, ce qui leur permet d’être ensemble lors d’un export. Bien sûr si je traite de plusieurs thématiques au sein d’un reportage (par exemple la police du quotidien mais aussi le RAID et les pompiers lors de la présentation du Schéma national d’Intervention ) je choisis un seul duo de chiffre qui s’applique à tout le reportage parce que le plus important pour moi est que les images d’un même reportage s’affichent ensemble dans un dossier.
1221-01-0004
– le dernier tiret enfin me permet de connaître sur 4 chiffres la numérotation chronologique du cliché au sein du reportage (« 0004 » pour le 4ème donc)
Tout ceci me limite donc à 9999 photos par sujet de reportage, peu importe si je shoote à un ou 2 boitiers. 9999 c’est plus que suffisant dans 99,9% des cas (hormis pour mon sujet Covid19 où j’étais trop fatiguée pour être capable de réfléchir, et ou je suis arrivée après une dizaine de jours garde à atteindre les 10K photos, j’ai donc commencé un deuxième numéro de reportage… mais comme à cette période je ne faisais « que » ça, les numéros se suivent immédiatement, ouf !)
Je suis donc en présence de fichiers correctement numérotés de façon chronologique et thématique et dans mon système , chaque référence est unique, et c’est bien, mais ça n’est pas encore suffisant pour assurer leur stockage et leur sauvegarde…
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