Le 8 mars
C’ est LE jour. Celui où chaque compte officiel, chaque institution ou influenceur digne de ce nom, chacun y va de sa jolie photo de fille pour montrer que 1/ on a des filles chez nous #Youpi 2/ elles sont géniales #Youpi et #ViveLégalitéDesSexes
Et les 364 autres jours alors ? Ceux où les réseaux sociaux se sont attaqués en meute à une jeune recrue fière de porter son uniforme de cérémonie à l’issue de ses classes militaires juste parce que… c’était une femme !
*c’était en 2021 vous ne vous trompez pas : #GillTheAmazon*
Ceux où on évite de recruter une femme « en âge de procréer » parce qu’en âge de procréer justement. Ceux où des communicant/es se sentent bien inspirés de rajouter « En plus, on a une femme dans l’équipe » pour justifier de l’intérêt de faire un reportage chez eux. Ceux où les femmes croisées en reportage me demandent à ne pas être photographiées pour ne pas être mises en avant du fait de leur sexe parce que « c’est usant d’être mis en avant juste pour ça ».
Les 8 mars se succèdent, les success-story, les sourires bright sur les fils d’actualité… le temps passe et j’ai du mal à voir autre chose qu’une opération annuelle de gender-equity-washing à peu de frais (vous noterez l’emploi de nov’langue 3.0 pour ne pas fâcher la patrouille woke qui veille). Du coté de l’égalité des sexes, certes, les choses s’améliorent, petit à petit, les différences de salaires diminuent, les faits de harcèlements sexistes sont plus facilement dénoncés. Bien sûr, tout cela ne va pas assez vite pour les victimes du système et bien trop vite au goût de ceux (et celles !) qui en tirent profit.
Donc en ce jour si particulier, je voulais partager cette photo de deux gendarmes mobiles s’équipant de leurs casques de MO
10 secondes plus tôt j’avais un homme et une femme sous les yeux, 10 secondes plus tard, j’avais deux moblots, prêts à affronter ensemble une nouvelle journée de contestation, prêts à faire à leur niveau ce qui leur serait ordonné pour tenter d’assurer au mieux la sécurité de la population et de ses biens … Je n’ai aujourd’hui pas plus qu’hier envie de vous parler de femmes : elles sont là, leur place est là et c’est normal. Ce sera toujours normal demain et le jour d’après aussi.
Je préfère vous parler des milliers d’anonymes, des milliers de professionnels, des femmes et hommes engagés chaque jour pour assurer leur mission. Tout ça fait bien plus de sens à mes yeux tous les jours de l’année qu’une simple question de genre, une fois par an.
EXIF | Appareil: Canon EOS 5D Mark III | Date: 16/02/2019 | Focale: 105mm | ISO: 400 | Ouverture: ƒ/8 | Vitesse: 1/200s | Copyright: Sandra Chenu Godefroy - Photographe d'action |
VOIR + Reportage photo sur le travail des gendarmes mobiles lors de l’acte 14 des gilets jaunes à Lyon