Parfois je me dis que le jour où je finirai bien par descendre aux enfers, après une vie pas toujours très raisonnable à laquelle je ne suis pas prête de renoncer, je risque fortement d’être déçue… Car l’enfer sur terre a une adresse, à Domont, dans un ancien fort militaire du nord parisien, aux murs suffisamment épais pour subir sans broncher les flammes, les gaz toxiques et les températures élevées.
Si ce lieu est le paradis pour la photographe que je suis, les brûlages sont en revanche un véritable enfer pour le matériel photo, qui, bien que protégé un peu du rayonnement, nécessite d’être lavé et rincé ensuite. Tout ça pour essayer de diminuer les marques de suies qui ne manquent jamais de se déposer sur mon visage quand je retourne en reportage « un peu plus normal » quelques jours plus tard, à la plus grande surprise de mes interlocuteurs.
Il n’empêche. Qu’importe si, comme certains formateurs de ce lieu aiment à le rappeler « l’effort au Fort te rend plus fort » ou non. Après avoir été surplombé par des rolls de flammes au plafond pendant d’interminables secondes, nul ne sort complètement tel qu’il est rentré de ce lieu si particulier.
VOIR + Reportage photo sur un stage incendie au Fort de Domont /2016