A l’heure de la photo numérique : comment ranger ses petites affaires ?
( … et y retrouver ses petits ! )
Vous arrivez probablement ici après avoir lu la première partie de cet article dédié à la sauvegarde de votre plus précieux capital en tant que photographe: vos photos elles-mêmes, si ça n’est pas le cas, allez-y jeter un œil, j’y parle nomenclature d’images, pourquoi et comment faire. Je suis donc à la tête de 300K fichiers images numérotés de façon unique, c’est bien, mais ça n’est pas suffisant: il faut définir comment les ranger et comment les sauvegarder.
Étape 2 : Ranger ses photos dans des dossiers
Comment les ranger, depuis 10 ans déjà, j’ai arrêté les classement dans des dossiers aux noms originaux (« 2012_vacances_a_la_plage ») pour utiliser exclusivement la fonction « logique » de Lightroom qui permet de sauvegarder automatiquement vos photos dans des dossiers nommés en fonction de la date de prise de vue. Je crois que j’utilise le réglage par défaut de celui-ci d’ailleurs, qui crée un dossier année (« 2012 ») et insère un sous-dossier à l’intérieur pour chaque jour de prise de vue (« 2012-02-08 ») et enregistrera toutes les photos du jour dans ce sous-dossier. De cette façon, pas d’entorse au protocole, tout le monde est soumis à la même règle et… cela me permettra d’automatiser les sauvegardes de mes précieuses images !
Certes, cela implique que les photos d’un reportage sur plusieurs jours ne soient pas rassemblées dans le même dossier sur mon explorateur de fichiers windows. Cela ne me dérange pas particulièrement, ce ne sont jamais que des dossiers d’archive et je ne recherche jamais d’image par le biais de l’explorateur de fichiers (qui n’est pas fait pour ça, même si il s’est amélioré).
Il y a un point de vigilance à garder en tête quand on emploie ce protocole: le décalage horaire ! Il m’arrive de partir en reportage à l’autre bout du monde, dans ces cas là il devient impératif, en arrivant à sa destination, de changer l’horaire des ses boitiers pour correspondre à l’heure locale, sans quoi vos photos d’une même journée seront enregistrées à cheval sur 2 dossiers. Certes, ça n’arrive pas si souvent, mais j’ai un souvenir de très gros mal de crâne quand à Reno, après une dizaine de jours de photos sur place, j’ai eu un crash de disque dur, qu’il a fallu récupérer ce qui était possible entre diverses cartes mémoires, plusieurs ordi et reconstituer l’ensemble de mes photos avec des dates fantaisistes. Quand tout se passe bien, tout va bien, même avec des photos enregistrées à cheval sur 2 dossiers, mais évidemment, comme les emmerdes volent en escadrilles, pour vous ôter ce soucis supplémentaire: maintenez vos boitiers photos à l’heure locale !
Je peux d’autant plus facilement adopter un système de dossiers et sous-dossiers purement logique (et pas du tout intuitif) que Lightroom a cette merveilleuse fonction dite des collections virtuelles (et des ensembles de collection). Au sein du logiciel de catalogage donc, je crée des ensembles de collection par année (« 2012 ») ou par grand projet (j’ai un ensemble « Sentinelles » et un autre « Covid19 ») puis au sein des ces ensembles, je créée d’autres sous-ensembles par reportage (« 2012/02 Svalbard 78N ») en prenant soin de les nommer avec en premier l’année de reportage puis un numéro d’ordre pour que les sous-ensembles soient disposés par ordre chronologique.
Je créée des ensembles de collection par année, qui rassemblent un (sous-)ensemble par reportage de l’année
Dans le « dossier » de chaque reportage
Entendez par là « à l’intérieur de ces ensembles de collection correspondant à chaque reportage » je crée au minimum 3 collections virtuelles (notez la nuance: les « ensembles de collection » ne peuvent PAS contenir de photos, et les « collections virtuelles » ne peuvent PAS contenir d’autre collection ou ensemble de collection, vous avez donc besoin des deux !) :
– la première s’appelle « Toutes les images » -ce qui me semble assez explicite-,
– la suivante s’appelle « Reportage 3212-01 » elle contiendra les photos qui auront passé l’éditing de mon reportage et reprend les 6 premiers chiffres de la référence photo des images. Ça me permet de me rappeler par quel préfixe renommer mes photos quand je charge mes photos en plusieurs fois/sur plusieurs jours,
– la troisième s’appelle « Sélection 15 » , en théorie c’est le top du top de mon éditing avec juste 15 images, dans la pratique, je suis obligée de choisir ces photos « assez vite » après le reportage pour pouvoir les mettre en galerie publiques sur mes archives en ligne, les montrer à ceux qui m’ont accueillie ou les diffuser sur mes réseaux sociaux. Et comme vous savez tous qu’un bon éditing prend du temps (pour pouvoir se mettre a distance de sa propre production notamment) il s’agit donc plutôt des photos que je retiens d’un reportage entre 0 et 48 heures après sa conclusion. Après avoir fait le tour de quelques dossiers, en général 2 mois plus tard je créée souvent un nouvel éditing « Best Of » sous forme de nouvelle collection qui reprend en moyenne 66% des photos de cette première sélection.
De cette façon, j’ai d’une part une architecture de dossiers sur Windows, chronologique et particulièrement austère, mais qui va m’assurer de pouvoir réaliser des sauvegardes de façon facilitée (et automatisée), et d’autre part une architecture de collections virtuelles sur Lightroom qui est aussi chronologique, mais qui est humainement compréhensible et me permet de retrouver en 3 clics toute la production/l’éditing/l’éditing resserré d’un reportage donné dans ma bibliothèque Lightroom. #LeBeurreEtLargentDuBeurre
Une architecture de dossiers sur Windows, simple à sauvegarder + une architecture de collections virtuelles sur Lightroom, facile pour travailler
Et je vous donne rendez-vous pour un prochain article pour évoquer la sauvegarde à proprement parler: des images uniques, des fichiers bien rangés, on a les prérequis nécessaires pour penser la sauvegarde ! #ToBeContinued